dimanche 20 juin 2010

theremin tes études avant de faire un meurtre

D'où vient ce son lugubre de tous les films d'horreur, ou à suspens. Vous savez, quand la caméra filme de manière à vous glisser dans la peau de celui qui observe, ou va assassiner la gentille blondasse...Ou encore le plan large à la tombée de la nuit, sur la maison où des étudiants dignes du sketch de Bigard, s'amusent avant de connaitre leur fin atroce... Non non, il ne s'agit pas de la scie (chien fidèle) musicale, mais d'un des premiers instruments électronique inventé dans les années 1920, par un Russe répondant au doux nom de Léon Theremine. Les joueurs n'ont pas à toucher à proprement l'instrument pour en sortir des notes, mais à rapprocher ou éloigner leurs mains des deux barres de métal situées sur le boitier. La première, verticale, permet de contrôler la hauteur des notes (plus la main est proche, plus le son sera aiguë, plus la main est loin et plus le son sera....question suspens...Grave). La deuxième, est en fait une boucle, un anneau, horizontal qui augmente ou diminue (minue) le volume sonore (encore en fonction du positionnement de la main). Pour plus d'informations allez voir chez notre ami wiki, notamment pour ceux qui sont intéressés par le fonctionnement purement électronique de l'engin. Vous savez ce qu'il vous reste à faire pour ceux qui veulent faire une soirée réussie, un petit meurtre entre amis! 

samedi 12 juin 2010

J'assume

Assumer, qu’est-ce ? Un président, un ministre, un père de famille, un chargé de mission, assume son poste, sa situation, en répondant pleinement aux devoirs qui incombent à la fonction qu’il occupe. Il assume sa fonction. Mais il doit pouvoir à tout moment répondre des actes qu’il pose, au regard de ses devoirs, mais également de ses droits, dont il jouit dans la même proportion qu’il répond à ses obligations. Il en est de même pour toute personne dans notre société, pour peu qu’elle accepte son rang, sa place. Du président, à l’élève d’une classe. Assumer, c’est donc également prendre pleinement conscience de ses devoirs et des conséquences de ses actes, et c’est ainsi pouvoir en répondre devant toute autorité supérieure qui demanderait des comptes. J’ai posé tel acte. Celui-ci n’est pas conforme à mes devoirs, ni même à mes droits, je dois donc en subir les conséquences, remettre en question cette mauvaise action, et me repositionner en accord avec ma fonction. En résumé, c’est admettre avec humilité que l’on s’est trompé et que l’on est prêt à réparer les erreurs en ayant pleinement conscience de ce que l’on a causé (tout ceci prend une allure dramatique, mais nous ne sommes pas tous les jours confronté à des erreurs pouvant déclencher une guerre nucléaire).
Or aujourd’hui (ou au jour d’aujourd’hui comme disent les branchés qui ne savent pas qu’ils disent trois fois « maintenant »), donc au jour d’aujourd’hui et en ce moment direct maintenant live, beaucoup de gens emploient cette expression : « j’assume ». Cela va du jeune ado à problèmes aux petits bourgeois des provinces et des villes. Leur j’assume est transformé, biaisé. Cela revient en quelque sorte à : « je sais, je fais de la merde, mais j’assume ». Cette expression est devenue un passe droit, comme « tous les goûts sont dans la nature », permettant de justifier tout et n’importe quoi. Sorte de triple axel pour éviter l’argumentation et reconnaitre ses « erreurs », le « j’assume » s’est transformé en « me faites pas suer, je fais ce que je veux ». Les droits sont alors prioritaires face aux devoirs. Cela empêche donc la personne, qui, même si elle accepte la réparation de sa faute, ou qu’elle admet implicitement son manque de goût pour certaines choses, ne comprendra pas le pourquoi de cette erreur. Beaucoup de jeunes dont nous avons la charge, réagissent ainsi après une connerie dont ils ont à répondre : « ouais je sais, mais j’assume ». Comprenez, « j’ai fait ce que je voulais faire, punissez moi, je m’en branle, l’autre il est à l’hosto, mais j’en ai rien à carrer, il a eu ce qu’il méritait ».
Chez les jeunes plus aisés de nos villes et provinces, cela pourrait être « ouais je couche avec tous les mecs sur qui je craque, mais j’assume ». Comprenez « je suis une fille libérée, je vis ma vie à fond, mais je serai en fait la première à chialer quand je serai enceinte ou que je choperai le SIDA ». Ou moins grave « ué j’écoute ça, mais j’assume », comprenez « je n’ai pas la volonté de me pencher sur autre chose que la musique prêt à écouter, et de toute façon toi t’es un spécialiste, je veux pas faire l’effort de discuter et d’être curieux, laisse moi ». Comment ça c’est du vécu ? Absolument pas.
Bref, nous sommes passés d’une notion faisant appel à la responsabilité, à l’humilité, à une notion relative, dénuée de toute responsabilité dans une pure tradition individualiste. Je fais ce que je veux, quand je veux, j’assume, donc vous n’avez rien à me dire. Le j’assume va mettre fin à toute possibilité de discussion, voire parfois de conseil, de sanction. L’autorité hiérarchique demandant des comptes est désarmée par ce ballon directement botté en touche : le « j’assume » est un refus de répondre aux conséquences de ses actes…on assume que dalle quoi !