En regardant dans mes quelques archives prévues pour ce blog, j'ai retrouvé quelques dessins qui, je le pense, devront plaire à certains. Il s'agit de deux dessinateurs, mêlant des éléments modernes, voire futuristes, avec un univers presque contemporain (siècle dernier).
Il ressort de ces œuvres des atmosphères assez particulières laissant libre cours à l'imagination cinématographique ou musicale.
N'hésitez pas à aller voir sur leur site respectif pour plus d'illustrations. Pour terminer, voici un groupe de rock progressif des années 70, qui a surement inspiré de nombreux artistes actuels tel que First Aid Kit, notamment dans leur façon de chanter qui revient à la mode. Le titre Mother Russia, irait à mon sens, très bien pour un James Bond.
Nous l'avons vu le mois dernier, la tendance générale dans la musique FM est de revenir aux sonorités des années 80. Cela demande souvent beaucoup de post-production, d'instruments virtuels, et de bidouillages électroniques. Même si je qualifierais certains de réels musiciens, artistes etc, il est bon de retrouver la simplicité d'un morceau purement acoustique. Après tout, n'importe quel tube, qu'il soit électro, rap, métal, rock, jazz, doit pouvoir se tenir parfaitement et sonner avec un simple duo guitare/voix ou piano/voix.
Voici donc quelques petites découvertes récentes. La première s'appelle Billie Marteen, une petite de 14 ans. Sa manière de chanter s'inscrit dans la mouvance actuelle du style, avec des accents à la first aid kit, mais elle n'en fait pas des tonnes, et ma foi, ça passe plutôt bien !
Skinny Living maintenant. Groupe du nord de l'Angleterre. Un brin cliché des groupes anglais beaux gosses en pull de laine, mais on peut noter une bonne maîtrise vocale et, ici également, sans en faire démonstration.
Je regrette juste le peu de place, dans cette session acoustique, laissé au violoncelle. En effet, d'autres arrangements auraient permis à cet instrument un rôle tout autre que de simples nappes de remplissage et auraient alors permis de donner plus de dimension au titre. Mais bon, je suis pénible.
Je n’écoute plus la radio.
Uniquement lorsque c’est elle qui vient m’agresser les oreilles. Lorsque je suis forcé de subir ses assauts, c'est surtout dans les magasins,
grandes surfaces ou encore dans les rues que cela se passe. J’ai alors l’impression d’entendre les mêmes choses qu’il y a un, deux, trois...dix ans.
Mêmes accords, mêmes mélodies de chant, mais paroles et chanteurs différents. Prenez par exemple Rolling in the deep de la « chanteuse » Adèle et chantez sur le refrain « Crazy » de Gnarls Barkley. Oh, ca marche.
Au foyer, nous ne sommes pas épargnés. Même si les personnes y vivant écoutent beaucoup de vieilles chansons (Claude François, Joe Dassin, Jean Jacques Goldman), les nouveautés du genre Katie Perry et consorts, Maitre Gims et les derniers tubes de Patrick Sebastien arrivent à passer les mailles du filet. Les vieilles ringardises (et non je n'ai pas mis Claude François dans les ringardises car musicalement ça reste bien fichu), Hervé Villard, Image, Modern Talking, parviennent aussi à se tailler une bonne part du gâteau. Avec certains enchaînements, je peux me croire à un mariage trad-trad, avec du alphaville, indochine parsemés de titres clubs du moment.
Je tiens à préciser que le bureau de l'équipe donne directement sur la seule et unique salle commune pour tous les résidents. Lieu de tentions, de disputes. Imaginez vous: une seule télé ou grand écran et une seule chaine hifi pour 40... Heureusement ils ont tous dans leur chambre ce qu'il faut, mais avez vous envie de passer tous vos temps en dehors de vos activités dans 12m²?
Il est assez difficile de travailler en écoutant de la musique, mais tenter de rédiger un courrier pour une tutelle, passer un coup de téléphone à une famille ou en service psy avec, à coté, "il faiiiiiiiit chauuuuuuuuuuuuuud " de Patrick Sébastien, ou pire, "Stop, où est mon destop, j'ai repeint mes ch**ttes" de Maitre Gims relève du défi.
De temps à autre, une "musique" démarre, et il me semble alors reconnaître un gimmick, un leitmotiv d'un vieux hit d’euro-dance, ou des années 80. Pourtant, le reste est très différent.
De fait, la tendance actuelle (depuis quelques années déjà), c’est de revenir aux années 80. Une timide tentative a été faite dans le secteur stylistique vestimentaire, mais, bizarrement, cette initiative n'a pris que dans certains milieux.
En musique, les plus flemmards, (Madonna, Rihanna
qui repompe tout ses airs ailleurs, Florida...) utiliseront des samples déjà tout
fait d’anciens tubes de cette époque. Ils comptent ainsi sur le coté nostalgique des
moins jeunes d’entre nous connaissant l’original ainsi que l’inculture crasse
des nouvelles générations qui y verront un nouveau tube imparable démontrant le
talent de leur artiste préféré.
Petits exemples:
La reine du vol musical :
(Vous aurez reconnu l'instrumental d'une reprise déjà célèbre de Gloria Jones par Soft Cell, Tainted Love)
Pour ceux qui travaillent un peu plus,
vous avez Bruno Mars qui semble réarranger du Police, Michael Jackson ou Earth Wind and
Fire,voire Jamiroquai en permanence avec des titres qui nous rappellent tous quelque chose. Toutefois, ils ont peut
être l’originalité d’être de nouvelles compositions. On est d’accord, ça reste
de la soupe.
Dans ceux qui se creusent un peu
plus la soupière, la tendance est également la même. A savoir un retour aux
sonorités eigthies mais avec un souci de modernité et d’originalité. Kavinsky avec son titre Nightcall qui n’est pas sans rappeler le titre Fade to
Grey de Visage, du moins dans l'atmosphère qui s'en dégage, en est un exemple :
Le son est un petit plus "puissant" mais il est aussi d'actualité de gonfler toutes les prods pour donner un coté lourd et percutant. Ce procédé, j'en parlerai dans un autre article.
Voici également un petit groupe
écossais, Chvrches, qui fleure bon cette époque fluo, mais avec une certaine
fraicheur. Je vous conseille d’ailleurs leur album qui, malgré un manque de
souffle dans sa deuxième partie, recèle quelques très bons morceaux :
Si ces petits là passent près de chez vous, foncez les voir !
Voilà je vous dis à très bientôt pour un nouvel article, bon mois d'Août à vous.
Chers amis, me voici dorénavant avec une connexion internet stable et rapide. En effet depuis plusieurs mois, je ne captais plus aucun hotspot, j'ai donc franchi le pas en m'offrant un abonnement comme tout à chacun.
A très vite donc, car cette absence m'a laissé le temps de cogiter sur pas mal de sujets d'articles.
Ceux qui me connaissent
le savent. Je suis un psychomaniaque lorsqu’il s’agit des instruments que
j’achète. Du moins au début. La moindre rayure, le moindre micro signe de
détérioration me rend malade. Le temps faisant, je laisse ces signes normaux
d’utilisation s’installer tout en essayant bien sur d’éviter les dommages
impactant sur l’esthétique de manière trop voyante, ou pire, sur le son.
Après tout, ces traces
sont preuves d’un instrument qui vit, qui est utilisé, travaillé : le
vernis qui s’en va à cause du jeu au médiator ou de l’appui de
l’avant bras sur la table. Les micros rayures au dos dues aux frottements
contre les vêtements, ceinture et autres. Un coin de bureau un peu fourbe, une
agression par un autre instrument d’un de vos bandmates car la salle de
répète ou la scène est trop petite et voilà un nouveau pet sur la tranche de
votre biniou…. Vernis qui se terni ou s’efface au dos du manche, traces de jeu
sur les frettes valent mieux que poussière accumulée sur un instrument qui
reste dans un coin de votre chambre.
Quelques années plus
tard, ces stigmates sont autant de souvenirs des moments passés avec votre guitare
(ou autre). Vous regarderez alors fièrement votre instrument : Hiver 73,
salle chauffée à la sueur, deux heures de concert, la sangle qui lâche et vlan, la guitare par terre… J’ai fini le morceau un demi ton en dessus de la basse,
mais the show must go on et rock’n roll avant tout.
Eté 89, concert en
plein air, un coup de vent et mon ampli qui tombe en plein set… une chance les
lampes n’ont rien, mais ma tète Marshall Xb12 à compresseurs analogiques aura
gagné une belle balafre et deux potards en moins dans cette bataille estivale.
Vous l’aurez compris,
un instrument doit vivre. Certes, plus vous en prendrez soin, plus il durera,
mais il y a certaines choses inévitables qui rendront cet instrument unique,
cher à vos yeux. Vous aurez ensemble une histoire. Et puis après tout, un petit
tour chez le luthier pour les travaux de maintenance régulière ou en cas de
gros pépins allongera votre idylle.
(avancez directement à 1:10) Dans ce cas là, un luthier aura du mal...
Il arrive parfois, lors de mes promenades dans des magasins de musique, que certains
modèles « uniques » ou en exemplaires limités, ornent l’espace
guitares: « Gibson Slash Relic », « Eric Clapton Stratocastère,
10 exemplaires dans le monde »... Les dits instruments, au prix exorbitants
absolument injustifiés, tiraient souvent un peu la tronche. Fatiguées les
guitounes. Serait-ce réellement le modèle joué par l'artiste en question, tiré de sa collection personnelle?
Il s’avère en fait que
ces guitares ont été vieillies artificiellement. Ce sont des vieilles neuves.
Ou des neuves vielles. Le procédé est simple. Les fabricants prennent un modèle
standard ou alors un modèle signature (c'est-à-dire construit selon les
spécifications d’un artiste, puis commercialisé en série). Puis de ce modèle
standard, ils s’amusent à le vieillir à l’aide de chalumeau, de coups de
tournevis, de ponceuse.
Ils s’attaquent à des
parties bien précises : celles qui subissent les assauts répétés du jeu du
musicien, ou des roadies plus ou moins vigilants pour arriver à un
résultat : avoir une guitare qui donne l’impression d’avoir été jouée
pendant des années, avec au compteur, des milliers d’heures de gammes, de riffs
de légende, de concerts, de backstage, de studio. Tout cela pour la modique
somme de cinq cent targedareuhdixneuf francs !
Vous pouvez même,
certains le font, demander à un luthier, à un ami fêlé, ou par vos propres soin,
veillir votre guitare… Cette mode s’appelle le relicing, de relic in English,
Relique. Il est donc possible de reliquer (prononcez bien) votre cher
instrument. Enlevez du vernis sur la tranche de la guitare, faites des pets ici
et là sur les échancrures de la guitare, sur la tête, bref sur les zones
exposées et voilà, vous aurez une guitare qui aura l’air d’avoir un vécu, une
histoire.
Personnellement je n’y
vois aucun intérêt. Hormis le fait que j'ai du mal à accepter un micro pet sur ma guitare, je peine à comprendre objectivement la démarche, (comme je n'ai jamais compris les kékés mettant des autocollants pour faire rebelle). Ne parlons pas d’acheter un modèle « artiste »
vieilli (la guitare hein !).
Déjà que le modèle signature standard sera souvent hors de prix, quel intérêt alors
de vouloir mettre des ronds en plus dans une guitare que vous préservez du coup
de toute agression au vue de ce qu'elle vous a coûtée? Et puis vous
n’êtes pas cet artiste…ce n’est pas vous qui avez fait tout ça. Ce n’est même
pas lui car il ne s’agit pas d’un de ses
modèles perso ! Comme je l’ai dit plus
haut, ces « marques d’usures » doivent faire partie de votre parcours, de votre histoire musicale, comme un baroudeur aime montrer ses cicatrices. Qui irait
se faire faire des cicatrices chez un chirurgien pour avoir l’air d’avoir fait
des trucs ! De surcroît c'est irrespectueux du travail du luthier qui a passé du temps pour fabriquer l'instrument et ce même s'il s'agit d'un modèle de série fabriqué à des milliers d'exemplaires !
Voici un exemple de
relicing, sur une PRS. Sachez que ces guitares valent, s’il ne s’agit pas des
modèles SE (plus cheap pour petits budgets), minimum 1400€ à l’argus et dépassent souvent la barre des 3000€ en
neuf. En plus le résultat est laid.
Aujourd'hui voici quelques découvertes musicales. Certaines datent un peu, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de les partager avec tous. Il y en aura, je l'espère, pour tous les goûts.
On commence par une petite bassiste (et oui, ca se vérifie toujours, souvenez vous) du nom de Marta Altesa. La voici avec une reprise de Time Won't Wait des maîtres du groove: Jamiroquai. En espérant que cela fasse taire ceux qui pensent que la basse ne sert à rien.
On continue avec un morceau d'électro (complètement glucose) avec des sons bien 80's qui vous replongeront dans des atmosphères de fin de soirées ou les yeux commencent à se fermer pendant que les quelques survivants trouveront encore la force de faire chauffer le dance floor.
Un hit, que je ne connaissais pas, et oui, il s'agit de Bill Withers. Chanteur américain des 70's, dans un registre soul, rythm and blues.
On fait un bon dans le présent avec un titre qui fleure pourtant bon les années 80. Il s'agit du dernier single du groupe Brother Firetribe, side project d'Emppu Vuorinen, guitariste du groupe Nightwish. Il est à noter d'ailleurs, pour ceux qui n'aurait pas suivi, que Nightwish a enfin balargué sa chanteuse Anette Olzon (elle même remplaçante de l'immense Tarja Turunen), qui vocalement n'arrivait à rien, pour intégrer l'ancienne frontwoman d'After Forever, Floor Jansen...c'est le jour et la nuit tant au niveau vocal, que présence scénique. Revenons au projet du nain blond, même s'il n'a rien d'original, ce titre s'écoute comme on déguste un bon royal bacon de chez Mcdo ! Enfilez vos pantalons moulants et votre perruque peroxydée !
Enfin un petit groupe qui a déjà dix ans : Band of Horses. Un univers assez planant comme je les aime et une voix avec quelques accents supertrampiens qui rajoute à l'atmosphère aérienne de l'ensemble.
Bonne écoute à vous et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Me penchant parfois sur le contexte d'écriture de certains "tubes", j'ai par hasard regardé celui de la chanson The Trooper du groupe de heavy metal britannique Iron Maiden. Sortie il y a trente ans sur l'album Piece of Mind, ce morceau est devenu un incontournable du groupe, immédiatement identifiable par son riff d'introduction rentré dans l'histoire de la guitare.
J'invite ceux qui ne connaissent pas cette chanson à aller jeter une oreille dessus, car même si ce n'est pas votre tasse de thé (so british pourtant), cela fait partie du patrimoine musical mondial.
Pourquoi parler de ce titre, que beaucoup d'entre vous connaissent, et qui franchement ne serait pas gage d’originalité si je prétendais vous le faire découvrir, musicalement du moins. Vous êtes déçus, mais promis, vont venir des jours avec des petites trouvailles amusantes.
Voilà, figurez-vous que ce titre a été inspiré par un poème de Lord Tennyson (Alfred de son petit nom) sur la bataille de Balaklava (octobre 1854) durant la guerre de Crimée. Guerre de Crimée (1853-1856) où une coalition franco, britisho, turquo, piemonto sardaignoise se mit sur le nez avec la Russie.... Première guerre moderne pour les historiens du fait de l'apparition de nouvelles armes et stratégies (naissance des cuirassés notamment).
Durant cette fameuse bataille, une brigade légère de cavaliers britanniques va charger des canons russes. A cause d'un léger couac, les infos qui arrivent au major général Lord Cardigan semblent confuses lors du lancement de l'attaque et le détachement va alors manger chaud durant sa charge. Il paraîtrait que cette fameuse charge de la brigade légère, deviendra un cas d'école dans les centres de formation militaire.
J'ai trouvé cela "amusant" de voir que 160 ans plus tard, avec, à peu de choses près, les mêmes protagonistes (qui a dit "les mêmes fouteurs de m****"), c'est encore le bazar dans cette région. Ok la tactique est différente, plus sournoise, mais bon, ça va bien finir par se terminer comme ça :
Nota: imaginez un groupe hexagonal (oui, un groupe à 6 cotés), dont le chanteur brandirait un drapeau français, en uniforme de fantassin, chantant une chanson à la gloire d'une charge héroïque de l'armée...pas sur que ca plaise à tout le monde.
Il fait froid, humide. Le ciel est gris.
Je n’ai rien de particulier à faire. Même si cela m’est arrivé un petit peu,
j’évite d’emporter du travail à la maison. Quand c’est arrivé, c’est que je le
voulais bien. J’ai envoyé un ou deux mails pour régler quelques soucis
administratifs, passé quelques coups de téléphone afin d’avoir un devis
abordable pour le kit de distribution de Fofi qui va souffler ses dix bougies…
Nous sommes samedi. Etrangement, peu de garages répondent. Qu’à cela ne tienne.
Je ferai ça lundi. Après tout, elle ne va pas me lâcher maintenant surtout que
Germain me sert 80% du temps. C’est le problème avec les voitures. On ne veut
pas prendre de risque, et les garagistes le savent. Si ça se trouve elle pouvait
tenir encore bien des miles, comme me claquer dans les mains en allant chez
Leclerc. Pas très glorieux comme fin ; elle ne mérite pas ça, mais qui
sait ? Bref, lundi, j’ai dit.
Qu'il me manque ce petit lutin !
Ce soir, c’est France/Angleterre.
Premier match de rugby loin de mes bases nantaises. Loin d’un Buck Mulligan ou
d’un John McByrne. Même si ce dernier fut délaissé un après midi de HCup pour
abus d’enfoirisme d’un serveur, j’y ai longtemps trainé mes guêtres. Le Buck avait gagné cette journée là quatre clients
à vie.
Ici, les bars, il y en a. Des troquets, des pmu, des brasseries, du bar
tabac…mais pas de pub et que du carrelage blanc par terre.
Avec ce temps, le carrelage renforce cette impression humide où le moindre courant d'air s'infiltre jusqu'à la moelle peu importe le nombre de couches que l'on porte. Le choix dans les pressions n'est pas des plus funky : Grimm blanche ou ambrée, de la 1664 ou Heineken, Amstel et autres blondes coupées à la flotte!
Certains appelleront ça du choix, moi j’appelle ça de l’ennui, du déjà vu, du
commun. Personne ne dit
jamais : « tiens je me prendrais bien une pinte de Amstel ». C’est un
truc qu’on avale en 25cl par des après midi trop chauds pour sentir le goût de
ce qu’on boit, pourvu que ce soit frais.
Tout le monde connait ces bars où résonnent les « à plus tard JeanMiche », « Comme d’hab José ? », « Tiens v’la l’plus beau », « Elle est pô là Nicole ? » « Nan pas l’mardi, elle garde le p’tit à Jennifer»… Des mains se serrent par-dessus le zinc, des joues se tendent, des regards en votre direction, teintés d’interrogations, s’échangent car vous ne faites visiblement pas partie des habitués.
Je n’ai pas encore eu le temps de tous les tester,
me direz-vous, les bars lochois. Les choses changent souvent lorsqu’on y va à
plusieurs mais n’ayant que peu de possibilité d’accompagnement et ayant la
fâcheuse habitude de ne pas rentrer dans un café seul, c’est avec un manque
flagrant d’objectivité et d’enthousiasme que je jette un regard sans réelle
bienveillance à l’égard des quelques rinces gosiers de cette province.
Je n’ai pas de télé et ma
connexion wifi rame. Pour un match en direct, c’est un peu court ! Je vais
donc, braver le froid et mes principes (après tout j'ai une bonne raison) pour trouver où me réchauffer devant un
« crunch » (surnom des France/Angleterre en Rugby) dont je me méfie
par avance du résultat au vue des dernières prestations de notre XV national. Promis, je ne rentrerai pas dans les diatribes ici !
Je me dirige vers «Le palais », un « pub brasserie » comme l’indique ses
fenêtres. Une enseigne Murphy’s laisse présager d’un bon début de soirée. A
l’intérieur, du carrelage, mais, une inscription Guinness à coté des tireuses
du comptoir me fait délaisser ce détail.
Vue d'ici, j'avais encore de l'espoir !
En me rapprochant, tous mes
espoirs s’envolent. Il s’agit d’une espèce de machine qui optimise le système Guinness en canette… Je me rabats alors sur
les armoiries de chacune des pompes… Grimm, Eau, bière « Le
Palais ». Cette dernière doit être une blonde dégueu digne d’une fête de
village (je parle de bière).
Tu veux une Murphy's, Banane?
Le patron, très sympathique, est un grand gars
bedonnant, un mixe entre Biff Tannen et Monsieur Morse. Chemise à boutons carrés, et des revers à rayures. Gourmette, crâne qui commence à
dégarnir. Elle est où la Murphy’s qui est promise sur la façade de ta
boutique Tannen? Bon allez Biff,
sers moi donc, euh plouf plouf, une Grimm ambrée. Je découvre. C’est marron foncé, on dirait
une blonde avec du picon. C'est pas super. Je ne vais pas me plaindre, il diffuse le match. Seulement je suis en
avance ! Comme si ca allait se bousculer pour trouver une place.
Nous sommes trois, comme dirait
Fersen. Le patron et un autre gars. Pour l’instant pas de rougeauds ! Et oui, je le précise, car j’ai croisé pas mal
de poivreaux dans les tavernes lochoises. Non pas par grand nombre, mais à
chaque fois des loups solitaires, ou un couple, qui repartent avec plus de vent dans les
voiles que semble pouvoir supporter leur carcasse fatiguée.
Encore un client pour un mercredi soir
Le patron et son client se connaissent. Comme tout le monde dans le patelin finalement. Ils sont rejoints par un petit
groupe de bricolos du dimanche. Anciens motards/mécanos, dont un qui fabrique des tables de salon en recyclant des moteurs de motos…classe, passe
partout, discret, summum du bon gout. Intarissable sur le sujet, les autres
l’écoutent, plus par politesse j’imagine.
Distrait par les conversations, je souris à quelques blagues en voyant qu’ils cherchent parfois ma complicité, ma réaction en croisant mon regard. Levant les yeux, je remarque que la télé, diffusant la fin du match précédent, fait un peu la tête.… Ca bave, et c’est sombre sur toute
la moitié gauche… Il s’avère que Tannen a essayé de nettoyer son écran plasma
alors que celui-ci était encore chaud. Je ne m’y connais pas du tout en
réaction physico chimico électroniques de ces machins là. Toujours est-il que
l’appareil n’a pas aimé être refroidi à chaud. Pas le temps d’appeler le Stade
de France pour que l’équipe nationale joue toujours du même coté de la pelouse
même après la mi-temps. Il va falloir déchiffrer, faire avec.
J’attends toujours, mais avec un bouquin, que
le match commence. Livre que je conseille au passage. Quelqu’un d’autre de Tonio Benacquista (merci Cécile). L’histoire de
deux personnes qui font connaissance après un match de tennis et prennent le pari
de changer complètement de vie. Deux parcours totalement différents vont
découler de ce défi lancé en pleine nuit, après plusieurs verres et une alcoolémie bien avancée.
Ah c'est parti! Il me
reste un peu de ce délicieux breuvage (sic) que j’ingurgite lentement pour
avoir une raison de rester un peu. Quoique, nous ne sommes pas à Paris et je ne risque pas de me faire dégager une
fois ma consommation engloutie. J’échange quelques mots avec Biff à la
mi-temps. Mi-temps en faveur des français, dans un hourra rugby où personne ne sait ce qui se passe mais où tout nous réussit à peu près. Le patron ne me
rassure pas sur la fréquentation lochoise en hiver. La ville se transforme à la belle
saison semble-t-il. Il organise des concerts etc. Vivement les beaux jours
alors !
La deuxième mi-temps commence et avec elle mon deuxième demi. Ca y est, la pile est en route. On ne joue
plus, on regarde les anglais marquer, nous marcher dessus. Une fois de plus on s’est vu trop
beau.
Une mère et sa fille rentrent dans
le bar. Elle, post soixante-huitarde. Sa fille, la vingtaine, punkette à chien mais proprette.
Elles racontent leur concert de grind de la veille…poétique. Bien sur, elles connaissent tout le monde. En peu de temps, voilà le petit comité grossi à sept personnes qui se regroupe autour du bar. Les anglais sont passés devant. Je ne peux même pas m’énerver, sauter sur
mon tabouret. De quoi aurais-je l'air! Je dois rester digne et calme… stranger in the baaar comme dirait Sinatra.
Les minutes défilent, la bière et
le froid commencent à agir sur mon organisme, pressé qu'on en finisse. Soudain, dans un
éclair de génie, un pilier du XV et non du bar, joue le rôle d’un trois quart
centre dans une course effrénée, et envoie un collègue à dame pour l’essai qui va permettre, à la dernière
minute, aux français de l’emporter avec un point d’écart…. J’ai failli crier et embrasser la soixante-huitarde sur les deux joues.
Comme quoi, même tout seul, devant un match avec un sélectionneur qui me sort
par les yeux, éloigné de tous visages amicaux, familiaux, j’arrive à apprécier
un match de rugby avec en plus une bière pas top et un écran faisant la
tronche.
Vivement que je bosse le weekend pour regarder le match avec les
résidents sur une télé qui fonctionne. Si si, vivre des émotions face à un
sport national, c’est éducatif ! Moment de partage ! Bière, rugby et saucisson au boulot !
C’est sur cette victoire que je
me lève, règle au patron mes deux demis et sors braver le froid et la nuit vers
mon petit nid qui se construit petit à petit.
Ce récit date d’il y a quelques
semaines. Les choses ont bien évoluées ici depuis mais ce sont des histoires que
je vous raconterai plus tard !
Oui je sais, je commence à fatiguer pour trouver des jeux de mots à chaque titre... en même temps, plus c'est naze et plus...oui non. Bref, il y a quelques semaines, un lochois a remporté la modique somme de 65 millions d'euros. Le ticket a été validé dans le mini bar tabac, "le chiquito", coincé entre l’hôtel de France et je ne sais plus quoi. Venant d'arriver, certains m'ont demandé si j'étais l'heureux élu, comme si la chance du débutant frappait même les nouveaux arrivants, mais non. Ne jouant pas, ce n'est pas moi! (en fait si, mais étant particulièrement radin, je garde le secret ! ).
Non, je ne ferai pas de plan sur la comète du style "Que ferais-tu avec cette somme? ".
Je ne l'ai pas, je ne l'aurai jamais... donc n'insistez pas. Surtout que tout le monde souhaite plus ou moins la même chose. Entre les "moi je ne changerais rien, bon j’achèterais ci, ça et ça quand même, et puis bon, allez" et ceux qui claqueront tout en 10 ans. Non, mes rêves sont d'un commun ! J’achèterais surement une maison de toute façon, avec un garage, pour Fofi, et pour Germain aussi. Avec un studio pour des vidéos et des enregistrements. En face de la mer... puis p'tetre que j'ouvrirais un pub avec de la Guinness, de la Murphy's, de la Smithwick's.... Et puis...bon il habite où le gars, je vais bien finir par trouver des gens qui le connaissent quand même, c'est pas grand Loches !
Je vous laisse avec un petit groupe d'Irlande du Nord que vous connaissez surement, mais qui reste bien sympathique. Le rapport? une de leur musique a été utilisée par la française des jeux (l’impôt de ceux qui ne comprennent rien aux probabilités) il y a de ça quelques années. Moi je file sonner aux portes !
Comme promis, voici quelques
petites nouvelles de Loches. J’espère que cela ne sera pas trop redondant, ou
sporadique comme dirait l’autre, pour ceux que j'ai pu avoir au téléphone (si si, ça capte; j'ai même le wifi!).Voici donc plus deux semaines
que je suis « installé », si je puis dire, dans mon appartement. Les
cartons sont presque tous déballés. Encore un ou deux et ce sera fini, mais je
ne sais pas encore trop où ranger ces dernières babioles. L’appartement est un
peu vide et résonne encore dans certaines pièces. Il va falloir que je me
fende d’un lit voire deux, de quelques tapis, isolants phoniques et thermiques dont l’efficacité n’est plus à prouver, d’éventuelles tables et des quelques
fauteuils, poufs et autres reposoirs à séants pour accueillir décemment les
quelques aventuriers qui viendraient se risquer en pays lochois. La "pièce de vie" (oui dans les autres on ne peut que mourir) et la cuisine, dont je n'ai pas encore mis de photo, sont un peu vides !
ma chambre
Vous êtes en
tout cas les bienvenus ! De plus, je n’ai qu’une voisine de cinquante ans, en dessous, au premier. Il n'y a pas d’autres voisins, si ce n’est une
agence de voyage ! Le rez-de-chaussée semble être
prévu comme fond de commerce, mais n’est pas utilisé. Dommage, c’est moins risqué
en plein hiver ! C’est moche quand, en été, un fond fond.
La ville en elle-même reste très
jolie, mais tout semble fermé après une certaine heure. J’ai été surpris de voir
les rues vides en rentrant du travail un samedi soir à 22h. Enfin je n’ai
pas trop été fouiller pour l’instant et je ne voudrais pas dégoûter les
personnes souhaitant venir me faire un coucou !
Coté religieux, j’ai très bien
été accueilli par le prêtre de la paroisse, qui, pour ceux qui ont suivi, m’a hébergé
deux jours, le temps de trouver un logement. Il m’a présenté à
quelques personnes à la sortie de la messe.
une vue depuis ma chambre
La population présente est assez diverse. Il y a des jeunes retraités,
des jeunes couples, quelques scouts et guides, mais pas beaucoup de personnes
dans mes âges...et des vieux bien sur, mais ça va. Il y a des parents de "trads
des champs" (très différent du "trad des villes"), mais pas trop de trads en eux même. La messe balance entre chants de l'Emmanuel et quelques cotés parfois un
peu plus traditionnels. Une petite chorale rend le tout relativement vivant.
Passons à la raison unique de mon
déménagement : mon travail. J’ai commencé mon nouvel emploi le 6 janvier.
Le travail est le suivant : le foyer de vie qui m’emploie accueille
une quarantaine de personnes ; une trentaine en internat et une petite dizaine en accueil
de jour. Ces adultes sont atteints de divers handicaps, ne
nécessitant pas d’infrastructure médicalisée mais ne leur permettant pas pour autant (ou peu) de travailler en ESAT (Etablissement et Service d'Aide par le Travail, anciennement appelé Centre d'Aide par le Travail). Il y a donc beaucoup de personnes atteintes de déficiences mentales (à
différents stades), de troubles autistiques, psy etc. Il y en a sachant lire et écrire, et d’autres ayant très peu accès au langage.
Il est parfois très dur d’en comprendre certains, alors qu'il est possible d'avoir
des conversations très sensées avec d’autres.
une vue depuis la pièce principale
Administrativement, cette
quarantaine de résidents est divisée en 4 groupes : trois pour l’internat
et un quatrième pour l’accueil de jour (ce sont des gens qui ne viennent que la
journée). Dans chaque groupe, d’une
dizaine de résidents, il y a trois ou quatre aides médico psychologiques (AMP)
chargés des références de trois voire quatre personnes. Chapeautant chaque
groupe, il y a un éducateur spécialisé (dont bibi du coup), co-référent de toutes les
situations de « son » groupe. Il n’y a pas de lien hiérarchique avec
les AMP, mais l’éducateur reste une personne ressource. Il y a donc, outre la
gestion du quotidien (gestion du budget, sollicitations pour les activités, douches, déjeuners/diners encadrés, sorties, rendez-vous),
tout un travail administratif, de lien avec les familles, tuteurs, juge des tutelles, réunions,
préparations de projets personnalisés, recherche de séjours etc.
Il y a de fait pas mal
d’informations, car nous travaillons de surcroît avec beaucoup de partenaires
externes (Foyer d’accueil médicalisé, maison d’accueil
spécialisée et autre), mais également avec le réseau de l’APAJH (association
dont dépend le foyer où je travaille) qui a pas mal de structures dans le secteur. Il me faut donc, en plus des sigles, du nom des boites, des résidents, des collègues, retenir les noms des patelins du coin ! Ça vaut le détour !
Dans la journée les personnes ont
une activité le matin et une autre l'après midi. Elles sont mises en place par l’équipe de l’accueil de jour, ou parfois par certains AMP de l’internat. Les
éducateurs spécialisés n’ont que peu de temps d’activités avec les résidents.
Certains en font, mais cela reste occasionnel dans la semaine. Il arrive par
contre régulièrement de se greffer à une sortie, ou à un atelier déjà existant. Il faut également gérer les conflits et ceux qui restent parfois sans
rien faire la journée. Peut être aurais-je le temps de venir donner un coup de main à l'activité musicale mise en place par l'art thérapeute du foyer.
certains frappent étrangement au bureau des éducateurs.
Certains résidents sont assez « sportifs » dirons-nous, et peuvent s’énerver sévère ! Je ne sais pas ce que je préfère entre un jeune « ouaich » violent et une personne handicapée (en situation de handicap comme il faut dire) violente qui ne se maîtrise absolument pas ! Mis à part ça, le groupe est, de manière générale, motivé et dynamique !
Mes horaires ne sont jamais les
mêmes d’un jour à l'autre, 14h/22h, 9h/17h, 7h/15h, 12h30/20h30 tout y
passe, et travail un weekend sur deux. On a un jour de repos pour trois jours
travaillés et un weekend de trois jours toutes les deux semaines. Pour l’instant ce rythme me
va et me permettra de pouvoir me relancer dans des activités en dehors du boulot. Oui ça fait quinze ans que je dis ça, en même temps, le chômage ou les études en apprentissage ne sont pas des périodes propices aux projets divers (ou d'été).
L’équipe est relativement grande
et je me retrouve souvent avec les mêmes personnes pour travailler. L’ensemble
du personnel est très bien veillant à mon égard tout en restant dans leur
dynamique quotidienne. En somme si j'ai besoin, il n'y a pas de problème, mais la boite ne s’arrête pas de tourner pour autant ! Ce n'est pas plus mal, mais il est vrai que ce n’est pas simple de devoir retenir autant d’infos d’un
coup, car je ne voudrais pas passer à coté de quelque chose. Pour le moment tout se passe relativement bien et les choses commencent à rentrer. J’ai hâte de pouvoir être opérationnel sans avoir à demander des renseignements ici et là !
Voilà, sinon, j’ai fait l’acquisition d’un petit vélo pour me rendre au travail, qui se nomme Germain. Cela fait du bien de reprendre un peu
de « sport » si je puis dire et cela fait des économies de gazoil aussi
pour Fofi, qui du coup se repose. J'ai été le chercher dans un 'lieu dit' bien paumé (ce n'est pas son nom mais ça aurait pu). L'occasion de prendre un café avec un menuisier du cru bien sympathique (et non l'inverse). Je vous laisse donc. A très bientôt pour d'autres aventures... Pour donner des nouvelles toujours mon mail, ou un commentaire en dessous de cet article.
Germain, Peugeot, 950 CBR, fonctionne à l'huile de genou.
Environ un an et demi que je n'ai pas tenu à jour ce blog. Chômage, reprises de postes ici et là, finalisation de mon diplôme d'éduc spé, re chômage. Des projets en écriture, et paf un emploi d'éduc à Loches... Me voici fraîchement débarqué, un article est en préparation! Le premier, je l'espère, d'une nouvelle série, d'une nouvelle page.