mardi 13 janvier 2015

Y'en a des biens !

Une petite histoire comme je les aime bien avant un prochain article avec un peu plus de nouvelles lochoises après un an en terre des rois de France. 


Nous sommes le 20 Décembre 1943. Charlie Brown, pilote de l'US Air Force, vient d'effectuer un bombardement sur Bremen. Son avion, un B-17, Ye Olde Pub, est dans un piteux état. Le mitrailleur de queue est mort, d'autres membres d'équipages sont blessés, trois moteurs sur quatre sont en rades. Le système électrique est également touché, la carlingue est un gruyère. Les dommages sont occasionnés par le système anti-aériens au sol ainsi que par les chasseurs allemands. 


Charlie Brown, blessé également, s'évanoui. Les dommages causés au système d'oxygène de l'appareil n'aident pas. Le B-17 perd de l'altitude et Charlie Brown reprend conscience à ce moment là. Il n'est plus qu'à 300 mètres du sol, et réussi à faire remonter la carcasse volante à 610 mètres, en direction de sa base de ralliement. 


Au sol, un pilote de la Luftwaffe, Franz Stigler, qui s'était posé pour refaire le plein de carburant et de munitions, aperçoit le Ye Olde Pub étant donné que celui-ci n'est plus qu'à quelques centaines de mètres du sol. 
Franz Stigler n'a plus qu'un B-17 à abattre dans son palmarès pour être chevalier de la croix de fer (à prononcer avec l'accent ya ! ).
A bord de son Messerschmitt, Franz Stigler arrive rapidement à hauteur du bombardier et s'attend aux ripostes des mitrailleuses de la "forteresse volante". Ces dernières restent muettes et le pilote allemand peut apercevoir le désastre à l'intérieur, les différents membres de l'équipage effrayés et mal en point entrain d'essayer de sauver le mitrailleur touché mortellement. 


L'avion, dans un piteux état, sans moyen de se défendre, lui fit se rappeler une phrase d'un de ses anciens capitaines : "Tu es avant tout un pilote de chasse. Si j'entends que tu as descendu un homme en parachute, c'est moi qui te tuerais". 


Renonçant alors à sa décoration et pris sans doute par de plus grands sentiments qu'un morceau de fer sur un uniforme, Franz Stigler tente de rentrer en communication avec l'avion de Charlie Brown, qui dans un premier temps ne saisi pas, et pense se faire descendre dans les secondes qui suivent. 

Franz Stigler continuera pendant quelques miles à voler à coté du B-17 pour l'escorter en dehors de la zone de conflit et lui permettre de regagner sa base. Arrivé à cette limite, le pilote allemand regarda Charlie Brown, le salua comme un soldat en salut un autre, et regagna l'Allemagne.
Il ne dit rien de cet événement. Charlie Brown pu regagner sa base avec le reste de son équipage.

Stigler, quelques années après la guerre, déménagea au Canada alors que Brown vivait à Miami. Ce dernier, interviewé durant un meeting sur son passé de pilote, raconta cette curieuse escorte et ce salut d'un pilote ennemi, quand on lui demande quelle fut la mission qui  l'a le plus marqué.
Après plusieurs années de recherche à la suite de ce meeting, les deux pilotes ont pu se rencontrer et son devenus, entre 1990 et 2008, des amis très proches. Ils sont tous les deux décédés à quelques mois d'intervalle en 2008.



Voici pour conclure une chanson d'un groupe Suédois, Sabaton, intitulée No bullets fly, racontant cet événement.